
Présentation de Pascal Parent & du Colectivo PAPAPA :
Formé en théorie musicale et aux percussions traditionnelles à l’American Center à Paris en 1978, Pascal Parent enrichit ses connaissances à travers de multiples voyages en Afrique et aux Caraïbes, notamment à Matanzas (Cuba) où il reçoit une formation à l’école supérieure artistique auprès de maîtres tambours tels que Francisco Dominguez « Radames », Jésus Alfonso, Julio Marco Suarez….
Depuis 1983, il accompagne des formations de jazz et de musiques traditionnelles et collabore avec de nombreux artistes dans divers projets musicaux et chorégraphiques en France et à l’étranger.
Il crée
Le Colectivo Papapa regroupe des artistes qui se retrouvent aujourd’hui autour de la musique afro-cubaine, dans sa globalité, en y incluant ses influences et ses origines pour un voyage à travers le rythme et la vibration. L’association fonctionne ainsi comme un label assurant la promotion de spectacles de qualité. Jusqu'à présent la proposition artistique du collectif PAPAPA reposait sur trois créations majeures nécessitant un effectif artistique sur scène très important :10 à 25 artistes.
Plus d’infos sur le collectif :
http://www.colectivopapapa.com/index.html
Création et Diffusion :
1/ D’avril à juin 2018, finalisation d'une reprise de création : AGAMA «Orishas,groove and co» (jazz ethnique) à 12 musiciens a été reprise : nouvelle chanteuse en la personne d'Anissa Bensalah, nouveaux arrangements... AGAMA a également enregistré un disque de ce projet. La première partie de la résidence consistera donc à finaliser la production de ce disque, réaliser un teaser et prospecter pour réunir dans un concert de présentation les programmateurs au Deux Pièces Cuisine le 27 juin 2018. Nous envisageons également ensemble la réalisation d'un enregistrement live de ce projet dans les studios.
2/ En 2018, Pascal Parent amorcera le long travail de création du second volet de TAMBOR, un projet nommé OSHOSI ODE MATA. Sa présence au Deux Pièces Cuisine lui permettra d'effectuer des auditions, concevoir les costumes et entamer quelques répétitions studio. L'essentiel de cette grande création pour 10 musiciens et danseurs sera toutefois réalisé en 2019.
3/ La création majeure 2018 sera un spectacle musical en sextet (contrebasse, batterie, guitare, percussion, vent et chant) qui se construira sur le thème des contraires et qui s'inspirera des rencontres avec les habitants lors de la période de médiation culturelle pendant l'été 2018.
Synopsis DES-ACCORDS :
« Pour savoir si un pays est bien gouverné, il suffit d'écouter sa musique ! » - Confucius
Et si la beauté de la musique était considérée comme un attribut nécessaire de la sagesse des peuples, nous pourrions nous poser la question de savoir si notre monde est sage et si les hommes politiques du monde entier sont musiciens ou mélomanes... peut-être sont-ils sourds ?...
Les différences de cultures, d'ethnies, de peuples, de couleurs de peau, de religions n'ont jamais été aussi mises en avant et en opposition... Pour éviter de se mêler, accentuant la confrontation, on créé des frontières de plus en plus infranchissables. Ainsi, les êtres s'opposent, affirmant leurs différences, imposant leur identité - plus qu'ils ne la partagent - et accentuant ainsi le fossé qui les séparent tous... la cohabitation existe, il est vrai, mais sans véritable rencontre, sans sublimation ni dépassement de ces différences pour créer l'harmonie.
À partir de ce postulat, nous proposons de développer une création basée sur la conciliation des opposés et défendre ainsi la diversité et l'équilibre dans la contradiction.
Car, si les différences et les oppositions évoquées plus haut concernent essentiellement certains problèmes d'ordre social de l'époque actuelle, il en est de même pour certaines musiques (comme le rock ou le disco) qui, dominée par une culture anglo-saxonne, reste figée depuis quelques décennies. Nous parlons beaucoup de « fusion » en musique mais ce terme, aujourd'hui galvaudé, est utilisé essentiellement pour parler d'une association des genres sans qu'un travail de confrontation et d'opposition soit fait pour véritablement créer autre chose. La « fusion » est surtout une superposition de styles musicaux différents sans véritable réflexion (cela ne veut absolument pas dire que cela n'a pas de valeur car il ne s'agit pas ici de faire le procès de certaines musiques modernes... qu'on écoute du reste !...). Loin de nous l'idée de créer une musique totalement originale et révolutionnaire mais, de ce constat, est née l'idée d'approcher la complexité de la musique dans son ensemble et de confronter ses différences et ses contradictions en puisant dans des racines plus lointaines, et de tenter de mettre en avant ces différences au-delà de la simple cohabitation de styles et d'univers harmoniques et rythmiques.
Aux XVIIè et XVIIIè siècles par exemple, l’association des musiques populaires dites « musiques du bas » et des musiques savantes dites « musiques du haut » a créé un courant musical (période « baroque ») dont Bach a été l’un des initiateurs en ajoutant l’harmonie et le contrepoint de ces musiques dites savantes au canevas des musiques populaires. À Cuba, durant l’époque coloniale, ce sont les musiques savantes (comme la contredanse par exemple) qui ont influencé la naissance des musiques populaires de l’île comme le Danzon et l'Habanera…
On retrouve ce même phénomène de sublimation des styles dans la confrontation de leurs différences également dans le jazz (musique populaire issue des musiques traditionnelles africaines) ou dans le blues (en « croisant » le système tonal avec la gamme pentatonique utilisée en Afrique).
Dans les années 1920-1930, le swing (association géographique du sud et du nord des Etats-Unis, de la culture africaine des esclaves travaillant dans les champs de coton et des cités urbaines comme Chicago) est un souffle coupé par une tension et une détente, une alternance de pôles contraires (respiration, inspiration).
Les exemples ne manquent pas dans l'histoire de la musique et, défendant une certaine diversité d'ordre social, culturel et donc musical (puisque la musique étant considérée comme « l’art du temps » est liée au contexte social), et s'inspirant de racines musicales diverses, le projet que nous défendons ici est donc de tenter de mettre en scène et en musique la nécessité d’une coexistence de ses contraires et de ses différences.
Par le jeu des lumières, des mouvements, des sons, des rythmes, il nous apparaît de repenser, avec nos outils artistiques, le concept antique d’harmonie par les opposés : interpréter, en musique, une harmonie contractée, vivante, en mouvement et en tension, ne cherchant pas le chaos mais une unité composée d’opposés. Ce serait pour nous l’opportunité de nourrir une esthétique par des idées qui nous semblent fondamentales.
D’un point de vue pratique, imaginons une scène coupée en deux :
La « partie A », plongée dans l’obscurité (ou presque), joue quelque chose de lent, d’introspectif. La « partie B » lui coupe la parole sur la suite du morceau, rapide et expressif. Le but étant que les deux parties puissent s’emboîter rythmiquement et harmoniquement pour pouvoir les jouer en même temps.
Il s'agit d'un exemple mais, d'une manière générale, l’accent serait mis sur la polyrythmie composée de rythmes lents illustrant notamment la vieillesse, la sagesse (le placement clair et précis des coups de percussions ou de batterie à des moments-clés) et de rythmes plus rapides, plus saccadés symbolisant la jeunesse, la fougue mais aussi la naïveté (solo débordant d’énergie qui se perd et nécessite l’aide de son opposé, lent et placé).
Harmoniquement, l’univers sonore de cette création opposerait la dissonance et la consonance pour en faire une alternance presque nécessaire dans toute musique.
Au niveau scénographique, l’intervention de deux danseurs pourrait souligner le couple des contraires qui s’attirent et se repoussent, créant une cinétique et l’utilisation simple de jeux de lumière et de lecture de textes courts peuvent être des éléments essentiels dans la lisibilité du projet.
Dans la création autour de la différence au sens large, il s'agira donc de s’inspirer de l'utilisation des contraires rythmiques et harmoniques mais aussi culturels et historiques puisqu'il sera également question de la cohabitation de musiques traditionnelles avec des musiques plus actuelles afin de construire un univers sonore et visuel menant à l'équilibre et à l'harmonie.
Cette création pourra également s’appuyer sur le travail entrepris avec les actions culturelles. Il nous semble important, en effet, de se confronter aux différentes cultures et aux diverses pratiques artistiques afin d'établir un lien entre toutes, dans le but de rassembler. Selon les Pythagoriciens, « "être" implique nécessairement des contraires » et, selon Parménide, « L'harmonie provient toujours des contraires ; elle est en effet l'unité d'un mélange de plusieurs et la pensée unique de pensants séparés ».
Et puisque la musique est une combinaison harmonique des contraires, une unification des multiples et un accord des opposés, notre projet se situe dans la recherche de cet équilibre...
Médiation culturelle :
Cette implantation est dotée d’un volet de 50 heures d’actions culturelles par an réparties sur deux axes :
1/ Animation et éducation artistique
- En direction des habitants des quartiers en partenariat notamment avec la coordination des trois maisons pour tous : sensibilisation...
- En direction des enfants des centres de loisirs
2/ Découverte et apprentissage
- Rencontre avec l'équipe de la médiathèque et élaboration d'une sélection de disques
- Masterclass auprès des élèves de la classe danse de modern-jazz du conservatoire à rayonnement départemental
- Master class musique actuelles
- Master class de percussions et chants en directions des élèves de bon niveaux du département 93 et rencontre avec la chorale du lycée Mozart
Agama Teaser from Colectivo Papapa on Vimeo.